mardi 30 novembre 2010

le Stadium contre le TFC

Cher Papa Noël,

comme cadeau cette année je voudrais que tous les Toulousains qui ont fêté le but Olympien à la 87eme (et qui nous faisaient des doigts) partent habiter à Marseille.
merci

julien

mardi 9 novembre 2010

concours de laideur

Si une équipe a besoin d'un "match référence", eh bien Toulouse a fait le sien contre Lens (1-1).
Mais référence dans tout ce qu'il ne faut pas faire. "Impossible de faire pire" que je me suis dit. Si en fait, on pouvait aussi perdre le suivant à Nice par exemple.
C'est fait. 2-0.
D'accord, c'est serré et même 7eme, on est à trois points du leader brestois mais rien n'arrêtera cette descente aux enfers  si on ne trouve pas un attaquant qui cours sur la pelouse, attrape un ballon, dribble des défenseurs, patate et but.(d'accord, ce n'est pas que ça mais bon, c'est beaucoup ça, hein.)
Il y avait du monde ce soir-là au Stadium. Une belle affluence, troisième plus grosse de la saison, pour voir deux équipes rivaliser de maladresses, de paniques incontrôlables, de passes surréalistes, d'absence de jeu, de danger, d'occasions...je pourrais continuer comme ça des heures. Le Néant. Voilà ce qu'on a vu ce soir-là au Stadium.
Ça commençait bien pourtant avec le péno en notre faveur à la 6eme et avec la béatitude mêlée de candeur qui est celle du supporter idiot (moi), je me suis dit:
"ça commence bien".
Puis j'ai bâillé aux corneilles. C'est mon côté "chat noir". Le mercredi précédent je sors de ma tanière par un soleil à tout casser. Temps idéal pour croiser du joueur en goguette. Benco! Place du Capitole, voilà Daniel Congré avec un photographe. Je m'arrête et le salue brièvement, le félicitant au passage pour son doublé à Sochaux quelques jours auparavant et comme un con je rajoute "bonne continuation"....non mais quel con.
Faut-il rappeler que j'avais souhaité une "bonne saison" à Gignac juste avant sa blessure, son départ pour M....., sa disette face aux buts de France, d'Europe et de Navarre?
Miaou...!

Bref, tout ça n'a plus d'importance car j'ai trouvé la solution à nos problèmes: le buteur qui va nous sortir de ce mauvais pas. Je n'ai pas vraiment de mérite, il était assis juste devant moi, dans le virage.




Je n'ai pas osé le déranger, il était en pleine conversation avec ses acolytes. En tendant l'oreille j'ai entendu tout le bien qu'il pensait de l'équipe malgré cette mauvaise passe, la faim de ballons qu'il avait, le désarroi dans lequel le plongeait son inactivité et surtout la perplexité que lui inspirait le silence de Sadran qui ne répondait à aucun de ses coups de fil, sans parler de Casanova qui soigne son toc du 4-1-4-1 comme il le peut, de séance psy en séance psy, sans trop de résultats (on parle d'un blocage en rapport avec le Surmoi...). C'était peut-être mieux quand il éteignait et rallumait 9 fois la lumière du vestiaire avant de sortir ou qu'il vérifiait 5 fois que la Bodega du Tef' était bien fermée après chaque match.
Tout ça pour dire que ce type-là avait l'air motivé, prêt à rentrer au moindre signe du coach. Il fallait que je sache qui il était mais alors que je m'apprêtais à toquer du doigt sur l'épaule du sauveur, les trois coups de sifflets de cet insupportable monsieur Varela, véritable boucher du match, a donné le signal du départ aux spectateurs qui grommelaient leur mécontentement, emplissant le Stadium d'une rumeur sourde. Tout le monde debout, je perds mon homme dans la foule en mouvement. Et son maillot n'était même pas floqué...pas l'ombre d'une piste du coup.
En somme, à TFC-Lens, j'aurais vu mon pote Alex s'énerver pour la première fois contre un arbitre, debout, bras en l'air, et j'aurais vu de dos l'attaquant que Toulouse attend.

mardi 26 octobre 2010

Une équipe de durs à suivre

Un ami supporter du PSG assis juste derrière me fait remarquer en rigolant : " Dis, tu trouves pas que l'ambiance est retombée depuis quelques temps?". Je tourne la tête en direction du virage (je suis au balcon) et là, à la place des Indians, des écharpes tendues, des mecs torse nu et du micro qui sature: un trou béant...
Ils sont partis.
Et dans mon souvenir on est encore loin de la 80eme...l'épilogue avancé d'une soirée en forme de cauchemar. Les blessés, les suspendus, Capoue derrière (quelle peine à voir...ça ne l'a pas empêché d'être le meilleur Toulousain), au départ une équipe assez improbable.
Puis au fil des passes ratées, d'un petit Gunino (que pourtant j'aime beaucoup) qui court après des Néné et Hoarau, d'un Tabanou qui a failli nous claquer entre les pattes après un gros match (personne pour le remplacer???), de la moitié du stadium qui fête les 2 buts parisiens: "Contre le PSG, samedi prochain, ce serait bien que le Stadium soit rempli pour récompenser les joueurs. Nous avons besoin des supporters." a dit Mauro Cetto chez sofoot.com (ça me rappelle quand on reçoit Marseille, je suis sûr qu'on refuserait du monde au stadium pour un classico exceptionnellement délocalisé), des moments de flottement qui ont rappelé les pires heures de la saison dernières, quand plus personne n'avait l'air de se soucier de gagner un match....eh bien s'est dessiné la menace du naufrage toulousain auquel personne n'aurait cru en après les 4 victoires consécutives. La première fois que je suis retourné au Stadium cette année c'était pour Lille. J'étais heureux comme un pape, dans le virage avec mon pote Alex, une bière fraîche à la main, le soleil en pleine gueule alors qu'on pensait se cailler, en train de mater un sacré bonhomme et son maillot floqué Lièvre. On était pas encore descendu du podium.
Pourtant ça gronde depuis longtemps et de partout. Le recrutement laisse tout le monde perplexe, la formation avec un attaquant isolé qui attend les ballons ne porte plus ses fruits (n'est pas Gignac qui veut).
Aujourd'hui se rajoutent des frictions sécuritaires (une des raisons qui ont poussé les Indians à déménager) qui font quand même doucement rigoler dans une ville où pas mal de gens ne savent même pas qu'il y a une équipe de foot (en ligue1 en plus...).
Bref, c'est devenu difficile d'y croire avec une telle irrégularité. J'étais le seul à chanter au balcon. Pas vraiment seul, Jacques chantait avec moi mais quand je lui ai fait remarquer "on est les deux seuls à chanter", il m'a répondu "moui, enfin, moi c'est plus du soutien moral hein...". Ça voulait dire que j'étais bien seul en fait...
Depuis le TFC est allé calmer l'ardeur de Sochaux. (1-3).
Décidément, cette équipe toulousaine est pleine de ressources et j'avoue être attaché à ces rebondissements. Ce sont nos défenseurs centraux qui ont marqué, doublé de Congré et Cetto.
Peu importe la manière quoi....

jeudi 16 septembre 2010

le trou vert

Qui va bien ensemble?
Le pain et les olives,Céline et René,John Paul George et Ringo, Marielle et les culs.
Qui ne fera jamais bon ménage?
Le rêve et la réalité.
Évidemment, tout le monde attendait les Violets au tournant pour une 5eme victoire consécutive, du jamais vu d'autant que Toulouse leader, on croit à une mauvaise blague en attendant le vrai début de championnat. Sauf que le championnat a bel et bien commencé et qu'après la cinquième journée, Toulouse est toujours leader, Paris est 7eme, Marseille 13eme, Lyon 16eme et Bordeaux reléguable...
Mais Toulouse a perdu à domicile contre Saint-Etienne (0-1).
Le miracle n'a pas eu lieu.
Et des miracles, on en a attendu au Stadium, plusieurs fois, en vain. Pour ne citer que celui-là, la saison dernière lors de la demie-finale de la Coupe de la Ligue, Marseille marque dans les prolongations et Toulouse pousse comme jamais, des occasions en cascade. Tout ce que j'imagine c'est l'égalisation, la liesse qui va suivre, les tirs au but, la victoire des Violets. Je vois le film se dérouler, le scénario idéal, je suis déjà dans le futur proche. Mais tout au fond de moi j'ai l'impression d'avoir déjà vécu ce genre d'espérance ("ils vont marquer à la dernière seconde!", "je vais pouvoir prendre l'avion avec une carte d'identité périmée!", "ils vont accepter de me verser la prime à l'emploi!", "la SNCF ne me retrouvera jamais!"...) et si mes souvenirs sont bons, elle n'a jamais été satisfaite.
Les miracles n'existent pas.
Même au contraire, on pourrait croire que c'est le contraire qui se produit. Comme si à force de souhaiter quelque chose, une force bien cynique décidait de nous rabattre le caquet.
J'étais à Berlin ce soir-là, dans les hangars à avion du gigantesque aéroport Berlin-Tempelhof, symbole du pouvoir nazi pendant la guerre, fermé il y a deux ans et recyclé en parc.
Eh bien, tout aficionado du TFC que je suis, c'est un texto de Laure qui m'a rappelé que ça jouait ce soir-là (en m'apprenant la défaite sans préciser le score, c'est dur!).
Comme si la trop grande attente s'était transformée en oubli. Comme si je savais déjà que le miracle n'aurait pas lieu.


Du coin de l'oeil, je regarde Marseille-Monaco dans un bar de Paris, 8euros40 deux infusions qui s'avèreront être deux thès. Premier match de Gignac au Vélodrome. Je revois le Stadium se lever à chaque but marseillais en championnat ou Coupe de la Ligue l'an dernier. Les trois-quarts des maillots portés dans les tribunes sont bleu et blanc. Ça me fait enrager...
Mais bordel, à la fin, qu'est ce qu'il a ce club?....

lundi 30 août 2010

promus aux promis (deuxième partie) Arles-Avignon


Le 21 août, je suis encore sur une île, mais cette fois-ci c'est la Sicile, c'est les vacances, c'est deux adultes et trois enfants par scooter.
J'adore l'image de cette humanité cramée par le soleil, mal installée dans cette nature forte et hostile. Cette humanité je m'en foutiste parce qu'elle sait qu'elle est seulement de passage et que le combat est perdu d'avance mais inexplicablement droite et solennelle, comme si elle était là pour l'éternité. Des puces sur le dos pelé d'un gros chien. Et des graffitis d'amour partout.
 Victoire 2-1, buts de Braaten et Didot.
J'apprends le résultat par téléphone. Je suis à Syracuse, je déguste une granita fragola en terrasse après m'être envoyé quelques arancini fondants. Des petites enceintes crachent les commentaires surexcités d' Inter-Roma en Supercoppa. Difficile de partager mon contentement, supporter seul garé en double file dans la chaleur lancinante de la nuit sicilienne qui commence.
But de Braaten, donc...
Ce cher Braaten que beaucoup souhaitaient voir déguerpir après sa saison molle, passée à traîner ou à finir rigolard bras-dessus bras-dessous avec les vainqueurs les soirs de défaite. Bien sûr, l'image peut décevoir mais ce type est un des milieux les plus surpuissants de la ligue 1 en plus d'être souriant et frisé (sa photo de fiche sur l'equipe.fr en fils caché d'Art Garfunkel et Don Diego de la Vega nous oblige à trouver ce type sympa).
Aujourd'hui, à la satisfaction générale, il se rachète une conduite comme pas mal de ses coéquipiers à qui Casanova a demandé de "dépasser leur rôle et majorer leur apport à l'équipe." C'est exactement ce qu'il se passe.  Capoue et Tabanou marquent contre Nancy (victoire 2-0). Tout le monde s'y met, dans la joie et en équipe. Bientôt c'est Congré ou Gunino voire Valverde qui marqueront. Annoncé compte double.
La saison commence sur les chapeaux de roue et je ne sais même pas à quels matchs je pourrai assister. Déjà deux ratés. Idem pour celui à venir, TFC-Saint-Etienne, je serai à Berlin...
C'est un peu injuste. La saison passée je me suis cogné pas mal de rougnes et avec le sourire en plus. Même quand tout le monde décampait à 5 minutes du coup de sifflet final parce qu'on venait de prendre le but de la défaite, beh moi je restais dans les tribunes. J'en perdais pas une goutte. Je ne crois pas avoir rêvé d'égalisation dans ces moments-là. C'était par pur plaisir d'être là, même si c'est pour gueuler.
Parce qu'être dans un stade et assister à un match de foot, ça ne ressemble à rien, c'est pas très long et c'est pas tous les jours. J'imagine que quand j'aurai 20 ans de Stadium derrière moi, je serai un poil plus exigeant sur le spectacle proposé.
Ce qui aura été franchement pénible en cette fin de mercato, c'est-à-dire la fin de ce calvaire long comme un jour sans pain pendant lequel on nous sert tout et son contraire pour remplir l'été et vendre un peu de papier, pénible donc les épanchements impudiques de notre Dédé au sujet de son amour fou pour l'Olympique de Marseille...
Marseille est selon lui le "sommet" et Toulouse le "tremplin".
Comment dois-je prendre le fait que je supporte un club que tous ses joueurs aspirent à fuir?
Ne me prendrait-on pas pour un idiot des fois...?
Comment une équipe, quand elle n'a pas d'argent, peut-elle se construire si elle ne peut pas compter sur la fidélité et l'abnégation de son effectif? De plus, je ne pense pas qu'on atteigne un niveau athlétique supérieur avec plus d'argent mais bien avec une plus grosse motivation.
Si demain en me réveillant je ressentais une subite envie de jouer la Ligue des Champions, eh bien je ferais tout pour y amener mon équipe plutôt que quémander auprès des gros clubs une petite place sur le banc. Je sais, naïf que je suis... Je pensais même un moment proposer au club un recrutement uniquement basé sur le code postal du domicile fiscal mais tout à coup j'ai eu autre chose à faire.
Gignac avait une photo de lui en tunique bleue et blanche sur son portable. Il l'a dit. Il faudrait discrètement fouiller tous les mobiles des joueurs pour démasquer les traîtres.



promus aux promis (première partie) Brest

Tout comme la saison passée, je commence celle-ci par une absence,  loin du Stadium. Début août 2009, la première journée contre Monaco, je squatte quelques secondes l'ordinateur d'un ami à l'aéroport de Tokyo pour voir les résultats: un but de Néné, Toulouse dans les choux. Ça commençait mal et maintenant que c'est derrière nous, on peut dire que ça annonçait la couleur. Pourtant le TFC avait Gignac, le meilleur buteur 08/09. Devaient finalement suivre des matchs dominés pour finalement être perdus, une flopée de buts encaissées dans les dernières minutes,  l'Europa League comme un mauvais rêve, l'infirmerie qui ne désemplie pas. Dernière journée 09/10, on retrouve Monaco. Je crois bien m'y être ennuyé ferme. Heureusement Laure était là alors on a papoté. je prenais sans trop d'enthousiasme des photos au zoom, Gignac et son numéro 10 par exemple. Je savais pas encore que c'était la dernière fois que je le voyais en violet au Stadium.
D'habitude je vais seul voir les matchs. Je me place au hasard (en général la faible affluence permet ça) et je me mets entre parenthèses. J'espionne les autres supporters, j'écoute les chants, je marmonne, j'essaie de comprendre les paroles, c'est impossible. Ça résonne, personne ne chante en même temps. C'est une mélasse joyeuse de tambours et de voyelles...
Peu avant le match amical contre Luzenac, j'ai croisé André-Pierre Gignac dans la rue, près des jardins du Capitole. Il était arrêté sur le trottoir, semblait attendre quelqu'un. Je lui ai tendu la main spontanément et lui ai souhaité une bonne saison. Voilà, juste ça. Il avait l'air assez surpris. Ce fut bref, j'ai disparu dans la foule aussi vite que j'en étais sorti. Sans lui avoir donné le temps de comprendre ce qu'il se passait, je rigolais tout seul quelques secondes après en pensant que j'avais peut-être eu l'air d'un prédicateur fou. Question: cela allait-il lui porter chance?
Réponse après sa sortie sur civière contre Brest: allez savoir quel genre de mauvais oiseau je suis. 
Gignac a été "absent" une bonne partie de la saison dernière mais ce qui a le plus porté préjudice à l'équipe c'est le manque d'engagement et parfois le cynisme dont ils ont fait preuve. Les matchs amicaux sont allés dans le sens contraire, volontaires, audacieux dans l'ensemble.
 Pentecôte - 4 buts
Soukouna, Braaten, Machado - 2 buts
Capoue, Didot, Luan - 1 but
La gentille propagande autour de la reprise vient compléter le tableau avec tout un tas de bonnes intentions affichées autour de concepts du genre "humilité" et un élan chevaleresque relayé par plusieurs joueurs violets dans diverses interviews du genre: on a quelque chose à se faire pardonner, cette fois ça se passera pas comme ça.
Le fiasco sud africain n'est pas étranger à tout ça. Le public gronde, le foot amateur gronde, les sponsors froncent les sourcils bref, à partir de maintenant c'est profil bas sur les prés.
J'apprends la victoire 2-0 contre Brest en match d'ouverture par un ami sur internet. Buts de Braaten et Machado. Je suis une nouvelle fois à Tokyo, ma joie est grande et non-dissimulée (mes amis raillent souvent mon soutien indéfectible au Toulouse Football Club. Les occasions de frimer ont été rares l'an passé alors je ne boude pas mon plaisir).
Ici, la coupe du monde 2010 lèche ses blessures dans des magasins de sport surchargés d'images glorieuses de l'équipe nippone et, comble de la classe, on y trouve aussi des t-shirts Footix flambant neufs pour une outrageuse cinquantaine d'euros. Tokyo n'a plus la place, entre deux bretelles de voies rapides suspendues entre les grattes-ciel, la ville se développe à la verticale et c'est valable pour tout, même les terrains de foot où on informe notre aimable clientèle que les tirs non-cadrés ne sont pas admis dans l'établissement.

Ça me rappelle un truc. J'ai plusieurs fois vu passé des avions au-dessus du Stadium pendant le match et je me disais: "Tiens, ça doit être un point de vue formidable". Sauf que si je suis dans l'avion ça veut dire que je suis pas au match et ça c'est dommage, comme pour TFC-Arles-Avignon par exemple.